Commémoration du Juneteenth

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Mise en lumière de notre groupe Voix noires de DNEG

La commémoration du Juneteenth reconnaît et célèbre la fin de la guerre civile et l’émancipation des Noirs aux États-Unis le 19 juin 1865. Semblable au Juneteenth, le Jour de l’émancipation est fêté au Canada le 1er août et marque la journée de 1834 où la Loi sur l’abolition de l’esclavage de 1833 est entrée en vigueur dans l’Empire britannique.

Nous avons rencontré Ashante Spence (assistante d’équipe), Cynthia Louissaint (gestionnaire de production de projet) et Kirk Cunningham (coordonnateur de production) chez DNEG Montréal, qui sont tous membres du groupe Voix noires de DNEG, pour en savoir plus sur le Juneteenth et le Jour de l’émancipation, ainsi que sur la vision du groupe Voix noires.

 

Bonjour à tous, et merci d’être avec nous aujourd’hui! Pourriez-vous commencer par nous dire ce que des journées comme le Juneteenth aux États-Unis et le Jour de l’émancipation au Canada signifient pour vous, et comment vous les célébrez?

Cynthia. – Bonjour! Il est important de célébrer un jour comme le Juneteenth, car il nous rappelle l’émancipation des esclaves, des ancêtres qui ont rendu possible notre vie de liberté ici. Nous nous souvenons toutefois aussi que cette liberté a eu un prix. Nous avons l’habitude de fêter cette journée en organisant des séances de cuisine dans le parc et en passant du temps avec nos amis et notre famille.

Ashante. – Pour être honnête avec vous, je n’ai jamais célébré le Juneteenth ou le Jour de l’émancipation. Je connaissais le Juneteenth, mais je n’avais jamais entendu parler du Jour de l’émancipation au Canada avant de faire partie du groupe Voix noires de DNEG. Mon expérience de ces célébrations a été assez limitée jusqu’à présent, mais cette année, j’ai l’intention de voir ma famille, de faire la fête tous ensemble et de sensibiliser mon entourage à ces deux journées.

Kirk. – Juneteenth et le Jour de l’émancipation célèbrent la liberté de mes ancêtres. Bien que ce ne soit qu’en mars 2021 que la Chambre des communes du Canada ait voté pour désigner officiellement le 1er août comme le Jour de l’émancipation et reconnaître que les Noirs et les peuples autochtones ont été réduits en esclavage au Canada, je fête le Jour de l’émancipation depuis des années! C’est aussi le prélude à une fin de semaine de célébration appelée Caribana (Carnaval des Caraïbes de Toronto) qui rend hommage à la communauté caribéenne et africaine avec de la musique, de l’art, de la nourriture et des défilés. C’est un moment où nous pouvons mettre en valeur et présenter notre culture à d’autres collectivités, illustrer la contribution de la communauté noire à la société et montrer que nous existons.

En tant que membres actifs du groupe Voix noires de DNEG, pouvez-vous nous parler un peu de vous, de votre parcours et de ce qui vous a poussé à créer le groupe ou à vous joindre à lui?

Ashante. – J’ai commencé à travailler chez DNEG Montréal en tant que réceptionniste en octobre 2021 et depuis, je suis passée au poste d’assistante d’équipe. J’ai voulu créer Voix noires de DNEG pour offrir un lieu sûr aux employés noirs, en leur apportant soutien et ressources. Nous discutons également des problèmes auxquels les Noirs sont confrontés, et nous éduquons tous ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur ces questions.

Cynthia. – Je suis gestionnaire de production de projet chez DNEG Montréal. J’ai occupé différents postes dans le domaine de la production d’effets visuels, de cheffe de département de la publicité à productrice indépendante dans tout Manhattan et Brooklyn. En tant qu’Américaine d’origine haïtienne arrivée relativement récemment au Canada, ma culture et le fait de faire partie d’une communauté très soudée sont importants pour moi, c’est pourquoi je suis reconnaissante d’avoir un groupe comme Voix noires.

Kirk. – J’ai commencé à travailler chez DNEG Montréal en tant que runner en janvier 2019 et je suis maintenant coordonnateur de production. Dans l’ensemble, le manque de représentation des Noirs dans l’industrie reste problématique et, selon le département dont vous faites partie, le nombre d’employés noirs varie; être « le seul » peut être une situation anxiogène. Je me suis joint au groupe Voix noires de DNEG parce que je cherchais un endroit où faire part de mon expérience et être à l’écoute des autres membres de l’entreprise. Il est important pour moi de faire partie d’un groupe de soutien.

Pouvez-vous parler de la mission ou du but du groupe, et de votre vision de celui-ci?

Tous. – Notre vision est de créer un environnement où chacun se sent le bienvenu, un espace où les Noirs peuvent obtenir un soutien si nécessaire ou souhaité. Nous voulons utiliser ce groupe pour influencer tout comme inspirer les jeunes noirs qui veulent se lancer en effets visuels, en leur montrant essentiellement qu’ils ont leur place ici chez DNEG et dans l’industrie. Il s’agit de maintenir la porte qui a été ouverte par les pionniers noirs dans ce domaine et de la rendre un peu plus facile à franchir pour la communauté noire.

Nous avons une grande variété d’employés qui font partie du groupe. Des superviseurs des effets visuels aux messagers de l’équipe technologies, il s’agit d’employés noirs et de personnes qui souhaitent en savoir plus sur l’expérience noire ici chez DNEG et en général.

Pourquoi est-ce important d’avoir un groupe comme Voix noires de DNEG au sein de notre entreprise?

Ashante. – Il est important d’avoir un groupe tel que Voix noires chez DNEG, et dans n’importe quel studio, car il est crucial pour les Noirs de se sentir en sécurité et entendus. Il nous donne une voix dans une industrie majoritairement blanche.

Cynthia. – Ces dernières années, à la suite de tant d’attaques et de tragédies visant la communauté noire en Amérique du Nord, j’ai eu de plus en plus de mal à séparer mes émotions, mais aussi les appels à l’action, entre ma vie personnelle et professionnelle. En ayant un groupe présent pour la communauté ici, chez DNEG, les gens n’ont plus à ignorer ou à cacher une partie aussi importante de leur identité et ont accès à un espace pour ventiler, guérir et célébrer les complexités de la réalité d’être noir dans cette partie du monde.

Kirk. – Le groupe Voix noires de DNEG s’adresse à toutes les personnes désireuses d’apprendre sur l’expérience des Noirs. Il s’agit d’un espace sûr où l’on peut comprendre, compatir, soutenir et même agir pour avoir une influence positive sur la vie des personnes noires. Certaines conversations sont plus difficiles que d’autres, mais elles sont nécessaires.

Qu’est-ce que cela fait de faire partie de la communauté noire tout en travaillant dans l’industrie des effets visuels? Avez-vous le sentiment que la communauté est soutenue par l’industrie dans son ensemble?

Ashante. – Comme je suis entrée dans l’industrie il n’y a que quelques mois, je n’ai pas vraiment d’opinion sur ce que c’est que de faire partie de la communauté noire dans le secteur des effets visuels. C’est en partie la raison pour laquelle j’ai voulu créer ce groupe. J’ai vraiment l’impression qu’il y avait un vide à combler et je pense que ce groupe est un grand pas dans cette direction.

Cynthia. – Ce que j’aime dans l’industrie des effets visuels, c’est qu’elle est consciemment inclusive, du moins depuis les dix dernières années, au sein des équipes avec lesquelles j’ai eu la chance de collaborer. Le caractère relativement nouveau du domaine ainsi que sa portée mondiale en font un espace idéal pour encourager et soutenir divers groupes de personnes, y compris, mais pas seulement, la communauté noire.

Quelle est votre vision de l’avenir de la communauté noire dans l’industrie des effets visuels?

Ashante. – Mon souhait est que les Noirs de la communauté des effets visuels soient reconnus pour tout le dur travail qu’ils ont accompli.

Kirk. – Bien que nous ayons réalisé de grandes choses à l’écran, nous avons besoin de plus de Noirs derrière la caméra! J’aimerais qu’il y ait davantage d’actions de sensibilisation de la communauté, de tutorat et d’investissements dans les organisations et programmes noirs qui présentent l’industrie aux jeunes noirs. Par exemple, le centre Career Education and Empowerment (CEE) – Centre for Young Black Professionals propose une formation de six mois en effets visuels à Toronto. Souvent, l’approche traditionnelle de l’apprentissage consiste à s’inscrire dans une institution privée ou un établissement d’enseignement postsecondaire, mais ces établissements sont généralement très coûteux ou il faut avoir une expérience préalable dans le secteur pour pouvoir s’inscrire au programme avec un portfolio professionnel. Des programmes comme celui offert par le CEE Centre for Young Black Professionals sont essentiels, car ils offrent aux gens une autre chance de réussir et la possibilité d’apprendre sans se soucier de la charge financière, les programmes étant gratuits.

En tant que forme d’art, le cinéma et la télévision ont-ils un pouvoir ou un rôle particulier dans le soutien à la communauté noire? Avez-vous des recommandations?

Ashante. – Je crois vraiment que le cinéma et la télévision ont un rôle énorme à jouer dans le soutien à la communauté noire. Je pense que, en tant que téléspectateurs, nous avons besoin de voir des histoires qui portent sur l’expérience des Noirs ainsi que des vedettes noires de premier plan. Je ne dis pas qu’il n’y en a pas dans les médias actuels, mais je crois qu’il pourrait y en avoir plus.

Cynthia. – Je suis tout à fait d’accord avec Ashante. La représentation des Noirs est importante dans les médias que nous consommons. Pour commémorer le Juneteenth, je vous recommande vivement le film Harriet (2019) réalisé par Kasi Lemmons. C’est un film incroyablement émouvant sur la lutte et le sacrifice pour la libération des Afro-Américains de l’esclavage aux États-Unis (disponible sur Netflix).

Kirk. – Roots et Amistad!

Un dernier mot?

Ashante. – J’aimerais remercier DNEG de soutenir ce groupe de ressources et de nous permettre d’être entendus.

Cynthia. – Je suis bien d’accord. Un grand merci. Soutenir des groupes comme celui-ci, surtout en cette époque de télétravail, permet de jeter un pont entre les personnes brillantes que nous côtoyons chaque jour.


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