Un compositeur de DNEG gagne le prix de la VES du meilleur court-métrage étudiant

DISCUSSION AVEC LUKAS LÖFFLER

Un entretien avec Lukas Löffler, compositeur chez DNEG et gagnant du prix étudiant de la VES

La semaine dernière, nous avons eu le plaisir de voir Lukas Löffler, compositeur chez DNEG, recevoir le prix de la VES dans la catégorie Effets visuels exceptionnels dans un projet étudiant (« Outstanding Visual Effects in a Student Project ») pour le travail remarquable que lui et son équipe de l’école Filmakademie Baden-Württemberg en Allemagne ont livré sur le court-métrage étudiant de Murad Abu Eisheh, A Calling. From the Desert. To the Sea.

Lukas, qui a agi à titre de responsable principal à la composition d’images sur le projet, a reçu le prix aux côtés de Mario Bertsch (superviseur aux effets visuels), Lennard Fricke (producteur d’effets visuels), Max Pollman (producteur d’effets visuels) et Till Sander-Titgemeyer (responsable principal aux créatures). Après leur discours de remerciement, leur décomposition d’effets visuels primée, intitulée The Ghoul Project, a été présentée aux participants de la cérémonie. James Cameron, Jon Landau, Joe Letteri et Gale Anne Hurd, des icônes de l’industrie, étaient présents dans la salle.

Nous ne pourrions être plus fiers de voir notre talentueux membre d’équipe recevoir le titre de gagnant du prix étudiant de la VES. C’est donc pour cette raison que nous avons tenu à nous entretenir avec lui afin d’en découvrir plus sur ce projet et sur le rôle qu’il avait dans celui-ci!

Bonjour Lukas! Félicitations pour ton prix de la VES. Pourrais-tu nous en dire plus sur la façon à laquelle tu t’es lancé dans cette industrie, et dans ce projet?

J’ai étudié les effets visuels à l’Animationinstitut, qui fait partie de l’école Filmakademie Baden Württemberg en Allemagne. Pendant les 5 années du programme, nous travaillons sur plusieurs projets que nous entamons de notre propre initiative, et cela se conclut par notre projet de diplôme.

En réalité, nous nous sommes réunis assez rapidement pour former une équipe centrale pour notre plus gros film, c’est-à-dire notre dernier film. Nous avons approché notre projet final avec un seul objectif en tête : créer une créature de A à Z. Nous avons contacté le réalisateur Murad Abu Eisheh, avec qui nous avions travaillé auparavant, et nous lui avons fait part de notre vision et de nos idées. Notre équipe aux effets visuels a rapidement augmenté et est devenue une équipe d’environ 40 personnes ! C’était incroyable de voir autant d’étudiants et d’anciens étudiants vouloir participer au projet.

Une fois que nos producteurs ont présenté notre plan de production, notre école nous a aidés pour notre bureau, nos licences, notre matériel et notre ferme de rendu, entre autres. Nous avons beaucoup de chance d’avoir eu autant de ressources incroyables à notre disposition à l’Animationinstitut. Le tout s’est déroulé comme si nous étions une petite entreprise d’effets visuels à l’intérieur de l’école. Ça a été une excellente préparation pour nous lancer dans l’industrie.

 Peux-tu nous en dire un peu plus sur The Ghoul Project /A Calling. From the Desert. To the Sea?

The Ghoul Project est notre travail d’effets visuels et notre contribution au court-métrage A Calling. From the Desert. To the Sea, réalisé par Murad Abu Eisheh. Le film raconte l’histoire de deux sœurs qui vivent dans le désert et qui tentent de fuir leur père oppressant. La plus jeune des deux rêve de son père, mais celui-ci a la forme d’un monstre mystique et macabre.

Nous avons filmé le court-métrage en 5 jours, dans le désert jordanien Al-Azraq. Nous avons ensuite passé environ une année en postproduction.

Quel était ton rôle et tes responsabilités sur The Ghoul Project / A Calling. From the Desert. To the Sea

Mis à part le travail de montage et de suivi de mouvement, j’agissais à titre de responsable principal à la composition d’images sur le projet. Je travaillais de près avec notre équipe à la composition et je surveillais l’entièreté des procédés de la composition, de l’éclairage et des décors numériques. Nous avions des tâches qui consistaient à allonger le désert grâce à une chaîne de montagnes ou à une grande ville en arrière-plan, en plus de devoir faire des retouches et d’intégrer la créature, bien entendu.

J’ai aussi eu la chance d’assister notre superviseur d’effets visuels sur le plateau et d’effectuer du travail de photographie de plateau à des fins de références et de décors numériques. De plus, j’ai supervisé un tournage d’accessoire 3D et effectué beaucoup de composition d’images.

Quel a été le plus gros défi que toi et ton équipe avez dû surmonter, et comment êtes-vous arrivé à le surmonter?

Selon moi, il s’agirait du développement visuel et de l’intégration de la créature. Le programme d’études de notre école nécessitait que nous assemblions le pipeline du projet. Nous avions donc besoin de créer un pipeline de créature de A à Z, en plus de devoir nous accommoder aux changements habituels qui surviennent au cours d’un projet d’effets visuels, c’est-à-dire, tout ce qui est utile à l’histoire : modifications des designs de la créature, nouveaux montages, plans ajoutés ou retirés, etc.

En ce qui concerne le développement visuel, c’était fastidieux de faire en sorte que la créature ait l’air intéressante alors qu’elle est entourée de paysages arides et désertiques. Nous avons donc fait des tests avec différents éclairages et avons éventuellement déplacé une bonne partie du processus final du développement visuel vers l’étape de la composition d’images, dans le but d’obtenir différentes versions plus rapidement.

Sur le plateau, nous avons photonumérisé le décor, une vallée dans laquelle se déplace la créature, et nous avons numérisé les environs à l’aide d’un drone. En postproduction, nous avons utilisé des rendus de nos numérisations, afin d’obtenir une meilleure représentation des ombres et des contacts.

Quelle a été la partie que tu as préférée de ce projet ? Et pour quelle raison?

Mon moment favori a certainement été le tournage. Être en mesure de marcher en plein centre du désert jordanien, et d’y capturer des images, avec une équipe talentueuse… c’était réellement incroyable. Il m’arrive encore de retrouver du sable dans mes sacs!

Pour répondre à l’un de mes souhaits personnels, nous avons fait un tournage d’accessoire 3D supplémentaire dans l’un des studios de notre école. Nous avons fait une impression en trois dimensions du crâne de la créature et nous avons filmé une substance visqueuse qui coulait à partir de ses dents et de sa bouche. Ce petit détail a ajouté encore plus de réalisme au travail incroyable de notre équipe aux effets. De plus, c’était très amusant de l’ajouter à l’image par la suite.


 

Comment se sent-on de recevoir un prix de la VES pour son travail?

Incroyable. Après trois années de dur labeur, j’étais très heureux de monter sur la scène aux côtés des individus exceptionnels avec qui j’ai eu l’honneur de travailler. Toutefois, comme c’est toujours le cas dans le domaine des effets visuels, il s’agissait d’un effort d’équipe… je souhaite donc remercier tous les artistes talentueux qui ont donné de leur temps pour ce projet ! D’ailleurs, j’aimerais tout particulièrement souligner le travail incroyable de Pascal Schober (directeur technique) et de Lukas Kapp (directeur technique aux armatures).

Félicitations une fois de plus à Lukas et à son équipe!

Voyez la décomposition des effets visuels, The Ghoul Project, dès maintenant, puis découvrez-en plus sur le projet dans la revue Animation Magazine.

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