Fred Chapman

Bonjour Fred. Pouvez-vous commencer par nous parler un peu de vous?

Je travaille chez DNEG depuis quatre ans et demi en tant que chef aux créatures à Vancouver. Je travaille dans le domaine des effets visuels et de l’animation depuis plus de 20 ans, la plupart du temps en tant que créateur d’armatures et superviseur aux créatures, mais au fil des ans, j’ai également été animateur, généraliste, gestionnaire de la recherche et du développement, consultant et entrepreneur. Aussi passionné que je sois par le travail créatif et technique que nous effectuons, je suis tout aussi passionné, sinon plus, par le soutien à la croissance des personnes.

Vous avez été mentor dans le cadre du programme de mentorat de DNEG. Pouvez-vous décrire ce programme en quelques mots?

Il s’agissait d’un programme de six mois dans le cadre duquel j’ai été jumelé avec un mentoré qui était au début de son parcours de leadership. Le jumelage a été réalisé pour nous et il y avait un suivi désigné au lancement, à mi-chemin et à la fin. Nous avons également participé à plusieurs séances en groupe dans le cadre du programme, au cours desquelles nous avons pu entendre des perspectives différentes de la part d’intervenants externes. Tout le reste de la structure du mentorat a été laissé libre aux mentorés et aux mentors pour qu’ils la conçoivent ensemble.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire partie du programme?

Je connais la valeur des ententes de mentorat officielles et informelles. Au fil des ans, j’ai eu la chance d’apprendre beaucoup auprès de plusieurs personnes que je considère comme des mentors et de bénéficier de quelques ententes de mentorat officielles. Pendant six mois, un journaliste ayant remporté plusieurs prix Emmy a été mon mentor pour mes compétences en communications, et le directeur technique de l’une des plus grandes sociétés d’animation l’a été pour mes compétences en gestion d’équipes techniques. J’ai également déjà été un mentor dans l’industrie pour quelques étudiants dans le cadre du programme de mentorat du département d’informatique de l’Université de la Colombie-Britannique.

Selon moi, le mentorat est un moyen extrêmement efficace et gratifiant d’apprendre et de rendre la pareille. À chaque étape de notre carrière, il est toujours possible de progresser et d’apprendre beaucoup des autres. Je suis un grand partisan de l’initiative de mentorat de DNEG, donc j’ai sauté sur l’occasion d’y participer.

Comment décririez-vous le rôle d’un mentor? Quelles sont les principales qualités requises?

Le rôle d’un mentor est tout simplement d’offrir des conseils et un soutien. En général, les mentors ont déjà connu un certain succès duquel le mentoré veut s’inspirer. Il faut de la curiosité et de l’humilité de part et d’autre, pour poser des questions, écouter et vouloir apprendre, rechercher les similitudes entre vous deux, mais aussi accepter les différences.

Vous avez été jumelé avec Stevie Stephens, responsable de la supervision technique aux structures. Pouvez-vous nous parler de votre relation de mentor et de mentoré? Comment était-ce de travailler ensemble?

Stevie et moi nous connaissions vaguement avant le programme, principalement du temps avant la pandémie, lorsque nous échangions un sourire ou quelques mots en sortant nos vélos du rangement à la fin d’une journée de travail. Nous n’avions jamais travaillé directement ensemble auparavant.

Au début de notre relation de mentorat, nous avons convenu de nous rencontrer environ deux fois par mois. Comme je suis également un accompagnateur formé, nous avons décidé d’alterner entre le mentorat et l’accompagnement. Chaque relation d’accompagnement est différente, car il s’agit d’un partenariat, et chacun des partenaires apporte des qualités et des idées uniques.

Tous nos appels visaient à surmonter le défi le plus immédiat pour Stevie cette semaine-là. D’une manière générale, nos séances de mentorat visaient davantage à améliorer des compétences et des techniques pratiques que Stevie pouvait utiliser au quotidien, tandis que les séances d’accompagnement visaient davantage à développer ses aptitudes en direction et à renforcer sa résilience face aux défis qui pourraient se présenter à l’avenir. En fonction du sujet, certaines séances étaient assez légères, d’autres plus difficiles. Malgré les défis, elles étaient toujours amusantes et instructives.

Quel a été, selon vous, le moment le plus marquant du programme?

Le moment le plus marquant a été, de loin, d’être aux premières loges pour voir Stevie passer du statut de véritable artiste à celui de responsable de la supervision à l’assurance imperturbable!

Comment décririez-vous le Fred d’avant le programme et celui après y avoir participé?

Comme je l’ai déjà mentionné, le mentorat n’est pas nouveau pour moi, mais c’est toujours inspirant de voir les autres croître. Cela m’incite à continuer de chercher des occasions de soutenir les gens, en particulier lors de la difficile transition entre le statut d’artiste et les premiers rôles de direction.

Vous avez votre propre pratique d’accompagnement en parallèle. Quelle est la principale différence entre l’accompagnement et le mentorat?

L’accompagnement et le mentorat se chevauchent beaucoup, puisqu’ils sont tous deux axés sur le soutien de la personne encadrée pour surmonter les difficultés. La grande différence est que tout le monde peut être un mentor pour la raison que la valeur du mentorat réside dans l’expérience de ce dernier et chacun d’entre nous a une expérience précieuse à transmettre. En revanche, l’accompagnement requiert davantage de compétences et d’autogestion, car la véritable valeur de ce soutien provient de la manière dont l’accompagnateur aide la personne accompagnée à renouer avec sa propre sagesse intérieure.

En tant qu’êtres humains, nous avons une remarquable capacité d’autosabotage, souvent en réfléchissant tellement que nous perdons de vue l’évidence. L’accompagnement aide la personne accompagnée à prendre conscience de ses schémas de pensée et de comportement afin qu’elle soit mieux à même de donner le meilleur d’elle-même et de faire des choix conscients sur sa façon de penser et d’agir dans n’importe quelle situation. Il va beaucoup plus loin et exige beaucoup plus de confiance et de vulnérabilité que le mentorat, et les résultats peuvent être beaucoup plus puissants et transformateurs.

Cependant, cela n’enlève rien à la valeur du mentorat, d’autant que chacun d’entre nous peut devenir un mentor ou un mentoré efficace sans formation officielle!

Quels conseils donneriez-vous à une personne souhaitant devenir mentor?

Tout d’abord, même si je souhaite encadrer les membres de mon équipe, le fait d’être un gestionnaire hiérarchique me donnera toujours des attentes et des responsabilités différentes qui prendront le pas sur le mentorat. Les meilleurs mentors ont une expérience pertinente et sont prêts à la partager, mais n’ont pas leur mot à dire par la suite. En tant que mentor, je veux voir mon mentoré réussir, mais cela n’a pas d’incidence directe sur mon travail s’il ne réussit pas. Cela me donne une liberté accrue pour être pleinement présent et franc, ce que je ne peux pas faire en tant que gestionnaire hiérarchique.

Au-delà de ça, je pense que tout le monde peut être un mentor. Il est si facile de négliger l’expérience et les connaissances que nous acquérons chaque jour, sur le plan créatif et technique, ainsi que sur les compétences générales et la sensibilisation à la manière de gérer avec succès les interactions avec différentes personnes. Si un membre de votre service a moins d’expérience que vous, proposez-lui de le rencontrer une fois par mois pour une discussion informelle, afin de célébrer ses réussites et de parler de tout ce qu’il trouve difficile. C’est vraiment l’une des choses les plus précieuses que vous puissiez faire, non seulement pour les soutenir, mais aussi comme un tremplin pour améliorer vos propres compétences en leadership.

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