Dans la foulée du succès inspirant de Wonder Woman, nous avons décidé de braquer nos projecteurs sur certaines des femmes de DNEG qui continuent à nous inspirer au quotidien.

Commençons par notre Wonder Woman à nous, Zoe Cranley. Superviseure de l’infographie 3D sur le film, elle nous semblait la première candidate parfaite à attraper dans notre Lasso de la vérité!

  1. Qu’est-ce qui vous a attiré dans le domaine des effets visuels?

Quand j’étais jeune, j’adorais l’art, et en particulier le dessin et la peinture, mais je ne savais pas comment en faire un métier. Je m’intéressais aussi beaucoup à l’informatique, tant du point de vue des jeux vidéo que de la programmation. C’est quand j’ai vu Toy Story pour la première fois que j’ai vraiment été fascinée et inspirée. Immédiatement, je me suis dit : « C’est ça, je veux apprendre à faire ça! » À partir de ce moment-là, j’ai commencé à orienter mes études vers cet objectif.

  1. Comment avez-vous commencé dans le métier?

Trouver une formation universitaire était facile – l’Université de Bournemouth avait un excellent programme –, mais y accéder était beaucoup plus difficile! J’ai eu la chance d’obtenir une place et, trois ans plus tard, j’obtenais mon diplôme en visualisation et animation par ordinateur. J’ai ensuite dû trouver un moyen d’être payée pour mes compétences! Même si j’étais prête à tout pour travailler à un long métrage d’animation, les chances étaient assez limitées à l’époque au Royaume-Uni. Le domaine des effets visuels commençait alors à prendre de l’ampleur à Londres, et il me semblait donc logique d’essayer de travailler dans une compagnie d’effets visuels d’abord pour ensuite faire le saut vers l’animation. Double Negative m’a offert un poste de débutante en tant que technicienne de rendu, ce qui m’a ouvert les portes du service de 3D. Douze ans plus tard, j’aime toujours les effets visuels et je suis toujours là!

  1. Les femmes sont encore sous-représentées dans le domaine des effets visuels. Pour quelle raison à votre avis? Et que pourrions-nous faire pour changer les choses?

C’est une question complexe.

Nous devons activement nous faire connaître des filles de la jeune génération et établir un dialogue avec elles. L’âge où l’on est à l’école et où l’on essaie de trouver sa voie professionnelle, c’est le moment idéal. Il est essentiel de démystifier notre industrie et de donner l’heure juste si l’on veut favoriser leur entrée dans le domaine. Il y a aussi de nombreuses femmes qui ont un profil très technique dans l’entreprise. Je travaille avec des programmeuses fantastiques. Elles sont cependant nettement minoritaires, et je pense que c’est parce qu’elles ont l’impression que « ce n’est pas pour les filles ». Nous devons nous débarrasser de cette idée absurde.

Un autre point est que certaines filles n’osent pas étudier dans un domaine technique – mathématiques, physique, informatique – parce qu’elles ne voient pas à quelles carrières cela pourrait les mener. Elles ne savent tout simplement pas qu’il y a là des possibilités pour elles! Nous devons souligner et promouvoir cette réalité. Les effets visuels sont très diversifiés et offrent de nombreuses possibilités de carrière : production, arts graphiques, rédaction, ressources humaines, technique, etc. C’est aussi un domaine dans lequel un même emploi combine énormément de compétences différentes. J’exploite personnellement chaque jour une liste interminable de compétences : entre les exigences techniques et les choix artistiques, ce que nous faisons quotidiennement est assez unique! Et c’est cet équilibre qui fait que chaque journée est différente. C’est l’une des choses que je préfère dans ce métier.

La diversité des compétences explique la façon dont les programmes de formation sont faits. Certains programmes universitaires essaient de couvrir tous les aspects – ce qui est très bien, car on touche alors à l’ensemble du spectre –, mais cela peut être difficile si l’on a un esprit plus créatif. À ce chapitre, je pense que l’idée d’étudier les mathématiques et la programmation à un certain niveau de complexité rebute les femmes. Tout ce que je dirais, c’est qu’il ne faut pas se laisser décourager : il se peut que vous ayez à étudier ces matières pendant quelques années avant de pouvoir vous spécialiser dans les domaines qui vous intéressent vraiment.

  1. Que pensez-vous du succès de Wonder Woman et de ce qu’il signifie pour l’industrie?

Comme pour tout projet auquel j’ai eu l’occasion de travailler en tant que superviseure de l’infographie 3D, je suis très fière de tout le travail accompli par l’équipe. Nous avons généré des images magnifiques, et je suis heureuse que tant de gens se rendent en salle pour les voir. C’est encore plus agréable de voir que le film reçoit de si bonnes critiques!

Nous avions depuis longtemps besoin d’une superhéroïne qui soit une inspiration et un modèle pour les jeunes filles. Les recettes et le nombre de spectatrices confirment cette idée – à tout le moins, je l’espère!

Dès le début, Patty Jenkins avait une vision très claire de ce qu’elle voulait que soit Wonder Woman. Le fait qu’elle ait mené ce projet jusqu’au bout avec autant de succès est une fantastique validation de son talent et de son travail. Je me sens privilégiée d’avoir pu participer à la réalisation de ce film.

  1. Quels conseils donneriez-vous à la prochaine génération de femmes qui entreront dans l’industrie?

Soyez déterminées. Si c’est ce que vous voulez faire, faites-le et persévérez. Je ne pense pas que le ratio hommes/femmes changera de sitôt, cela dit. Vous serez minoritaires, mais considérez cela comme un aspect positif. Soyez fière d’être la seule femme dans une salle ou dans une réunion! Vous êtes là parce que vous avez travaillé dur; vous avez gagné votre place, alors montrez au monde de quoi vous êtes capable.

Soyez déterminées. Si c’est ce que vous voulez faire, faites-le et persévérez.

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