« Mon travail revient à insuffler de la vie aux images que nous dessinons, à leur donner une attitude et des émotions; le personnage sur lequel je travaille me fait avancer. »
Ramchandra Birje, ou Ravi, comme l’appellent ses pairs, fait partie intégrante de l’équipe de DNEG depuis près de neuf ans. En tant que chef de l’animation des effets visuels chez DNEG Inde, il a gravi les échelons de l’équipe et a participé à des projets de renom comme Venom: Let There Be Carnage,Ant-Man, et The Fate of the Furious, pour n’en citer que quelques-uns. Poursuivez votre lecture pour découvrir son parcours depuis le collège d’arts appliqués, l’étude des films d’animation image par image à l’aide d’un magnétoscope à cassettes, jusqu’à sa contribution à la constitution de l’équipe d’animation des effets visuels de DNEG, en Inde.
Bonjour Ravi! Dites-nous ce qui vous a amené dans le monde des effets visuels et de l’animation.
Depuis que je suis jeune, je suis très doué pour le dessin et je me suis intéressé très tôt à l’art en 2D. J’avais l’habitude de dessiner Batman et Spiderman dans différentes poses, entre autres! Même si j’étais incertain de ce que je voulais faire comme carrière, je savais que je voulais travailler dans un domaine créatif.
Lorsque j’ai découvert le monde de la direction artistique, j’ai su que j’avais trouvé ma vocation. Pour acquérir une formation officielle dans le domaine des arts créatifs et de ses techniques, j’ai décidé de m’inscrire à un collège d’arts appliqués, avec une spécialisation en illustration. Un jour, alors que je passais une entrevue pour un poste, j’ai pu voir un animateur en train de retourner des dessins et de créer de la magie sur papier. J’ai eu la chance d’être sélectionné comme apprenti, un « artiste intermédiaire », et j’ai vraiment commencé à raffoler d’animation. Après le travail, mes collègues et moi allions nous détendre à la plage pour faire des croquis en direct, ou nous étudions des films d’animation image par image à l’aide d’un magnétoscope à cassettes. Les personnages de Disney et leur traitement visuel m’intéressaient beaucoup, ce qui m’a donné envie de créer des choses semblables.
J’ai eu l’occasion de travailler et d’interagir avec de grands artistes de l’industrie et, à mesure que j’ai acquis de l’expérience et des compétences, j’ai commencé à gravir les échelons. Mon seul objectif a toujours été d’être le meilleur animateur en effets visuels de l’industrie, et j’essaie toujours de l’atteindre. Il continue de me motiver et de me faire avancer, même aujourd’hui, après toutes ces années.
Comment s’est déroulé votre parcours jusqu’à présent?
L’évolution vers un poste de chef de service s’est produite de manière naturelle et j’en suis très reconnaissant.
La direction d’un service comporte son lot de défis et d’apprentissages. Cela m’a beaucoup appris. Je suis passé de la direction d’une équipe de seulement 15 personnes (c’était la taille de l’équipe principale de mon service à ses débuts) à environ 140 talentueux artistes aujourd’hui dans nos studios en Inde; nous avons beaucoup grandi! Naturellement, il s’agit d’une expérience enrichissante, mais aussi difficile, notamment avec le télétravail.
À quoi ressemble votre quotidien de chef de l’animation des effets visuels pour DNEG Inde?
Il s’agit surtout d’interagir avec mon équipe, de comprendre ses problèmes et de proposer des solutions pour assurer la réalisation sans faille de nos projets. Nous devons souvent avancer rapidement, mais efficacement, car le temps est compté. Ma journée commence généralement par une mêlée pour discuter de la marche à suivre pour les projets en cours. Avec un tel nombre de projets, je dois avoir une vue d’ensemble de tous ceux sur lesquels travaille mon service et me concentrer sur ceux qui requièrent mon attention immédiate.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?
Pour être honnête, c’est la magie que nous créons ici! Le genre de magie qui se crée sur un simple bout de papier et qui se traduit sur l’écran! Mon travail revient à insuffler de la vie aux images que nous dessinons, à leur donner une attitude et des émotions; le personnage sur lequel je travaille me fait avancer.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite faire carrière dans le secteur?
L’observation est une science et si vous la maîtrisez, elle vous aidera certainement dans ce domaine. Il s’agit de l’élément le plus important pour un animateur des effets visuels. Elle favorise non seulement votre créativité, mais aussi votre croissance. J’ai commencé à l’époque avec du crayon et du papier et aujourd’hui, j’anime à l’aide de technologies et d’outils incroyables, mais les compétences sont les mêmes.
Quelle est la chose qui est toujours sur votre bureau quand vous travaillez?
J’adore gribouiller et faire des croquis, donc j’ai toujours un bloc de papier à dessin et un stylo ou un crayon avec moi.
Quel est votre superpouvoir au travail?
Respecter et être respecté. Je m’efforce de respecter chaque artiste avec lequel je travaille. Je pense qu’il s’agit d’un trait de caractère très élémentaire qui en dit énormément : lorsque vous respectez l’artiste, vous respectez le travail accompli et l’effort fourni pour créer le chef-d’œuvre. C’est quelque chose qui, selon moi, devrait être fait dans tous les domaines, pas seulement le nôtre.
De quelle partie de votre journée avez-vous le plus hâte?
L’inspiration. Je la trouve dans les petites choses, dans les tâches les plus banales et même les nouveaux employés qui se joignent à nous. Je m’inspire beaucoup d’eux. Je trouve également de l’inspiration dans les nouvelles technologies qui ne cessent d’évoluer, nous incitant à nous adapter. Je trouve mon inspiration dans l’adaptation à l’évolution de l’industrie.
Comment vous êtes-vous senti lors de votre première journée chez DNEG?
J’étais assez nerveux et je ne savais pas si je survivrais à cet environnement et à cette expérience. Je suis heureux de dire que j’y suis parvenu!
Quel est le moment dont vous êtes le plus fier à ce jour?
Il y en a beaucoup en fait! Les moments à relaxer avec mes collègues ou le simple privilège de rencontrer des artistes et des gestionnaires qui se concentrent sur leurs objectifs et font ressortir le meilleur de leurs équipes sont vraiment inspirants. Ensuite, il y a l’occasion que j’ai eu d’aller travailler dans les bureaux de DNEG à Londres. C’est une expérience que je chéris beaucoup.
Terminez cette phrase : DNEG est…
…non pas une entreprise, mais une grande famille composée de personnes, de cultures et de talents différents. Ce n’est pas seulement une question d’affaires, mais aussi de personnes!
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