Être scientifique en chef à Londres

Avec Oliver James

Oliver James headshot« Nous sommes amenés à résoudre des problèmes inhabituels, généralement liés au visuel, qui se posent lorsque nous essayons de créer de nouvelles façons de raconter des histoires avec des cinéastes. C’est très intéressant et cela vous tient en haleine! »

 

Oliver James, notre scientifique en chef, a commencé son parcours chez DNEG en tant que superviseur de la recherche et du développement il y a 18 ans. Il a travaillé sur des films comme Batman Begins, Inception, et Interstellar pour n’en citer que quelques-uns. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur sa carrière dans la recherche et sur la façon dont son travail contribue à façonner la science qui sous-tend la réalisation de films.

Bonjour Oliver! Dites-nous ce qui vous a amené dans le monde des effets visuels et de la recherche scientifique.

Mon parcours a commencé grâce à mon passe-temps, la photographie. C’était quelque chose qui m’intéressait vraiment. Après l’université, j’ai trouvé un emploi d’apprenti dans un studio de photographie. C’est le meilleur moyen d’apprendre absolument tout sur le secteur de la photographie. Non seulement comment créer des images, mais aussi comment gérer un studio et comment s’occuper des clients et de tous les aspects techniques. J’ai adoré cette expérience, mais la physique, l’informatique et les mathématiques me manquaient. J’ai donc commencé à faire des recherches. À l’époque, je ne savais même pas que l’industrie des effets visuels existait au Royaume-Uni. C’est l’ami d’un ami qui m’a présenté à quelqu’un du secteur, j’ai ensuite décroché mon premier emploi dans les effets visuels. Pour l’anecdote, la société dans laquelle j’ai débuté se trouvait à quelques centaines de mètres de l’emplacement actuel de DNEG Londres!

Je suis allé chez DNEG parce que je voulais vraiment travailler sur le film Batman Begins. Je pense que tout le monde dans le secteur était heureux de voir Christopher Nolan apporter son style unique à un film de superhéros. J’étais également impatient de retravailler avec Dan Glass et Janek Sirrs (superviseurs aux effets visuels), deux personnes avec qui j’avais déjà travaillé sur Matrix Reloaded à ESC et pendant mon séjour à CFC. Ils ont confié les effets visuels à DNEG et je pense avoir appelé la société le jour où cela a été annoncé.

Batman Begins a amorcé l’utilisation d’outils de photogrammétrie chez DNEG. Nous voulions recréer des parties de Chicago pour former Gotham. Nous avons eu beaucoup de plaisir à construire des outils pour contrôler à distance des appareils photo reflex numériques sur des grues, pour assembler ces images en panoramas géants et pour construire une géométrie à partir des images.

À l’époque, DNEG était une société beaucoup plus petite, ce qui signifie qu’elle travaillait sur un seul gros projet à la fois, et qu’il était à l’origine de nombreuses nouvelles technologies. Nous concevions la technologie de manière à ce qu’elle puisse être utilisée de façon très générale, mais il y avait toujours un lien très clair entre ce que nous construisions et les plans sur lesquels elle était utilisée. À l’époque, cela permettait de s’assurer que nos ressources limitées en recherche et en développement étaient concentrées là où elles auraient le plus d’impact. Les artistes utilisaient les nouvelles technologies sur-le-champ, ce qui causait des problèmes, mais c’était également passionnant de voir que les résultats de notre travail étaient utilisés si rapidement. Elles ont donné lieu à des partenariats créatifs entre les programmateurs et les artistes.

À quoi ressemble votre quotidien en tant que scientifique en chef de DNEG?

Je n’ai pas vraiment de journée type, mais normalement, je commence par faire le point avec l’équipe avec laquelle je travaille. J’aime travailler sur au moins un ou deux projets solides. Il est très important de prendre le temps de communiquer avec ces équipes. Je passe beaucoup de temps à lire des articles scientifiques pour me tenir au courant des dernières techniques, en essayant de voir comment je peux adapter les travaux de recherche existants, comment je peux les modifier, et éventuellement prendre des idées dans d’autres domaines pour les transposer dans les effets visuels.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?

Nous sommes amenés à résoudre des problèmes inhabituels, généralement liés au visuel, qui se posent lorsque nous essayons de créer de nouvelles façons de raconter des histoires avec des cinéastes. C’est très intéressant et cela vous tient en haleine!

C’est arrivé, par exemple, lorsque nous travaillions sur Interstellar. Nous devions visualiser ce à quoi un trou noir et un trou de ver pourraient ressembler avec un vrai appareil photo à pellicule dans l’espace. Dans mon travail, on sait souvent que l’on a trouvé une solution à un problème en regardant une image, et pas nécessairement un graphique ou des chiffres. Si le résultat final paraît bien, c’est que ça a fonctionné. J’aime ce genre de méthode de travail.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite faire carrière dans le secteur?

Si vous regardez n’importe quelle période de cinq ans dans l’industrie – en regardant les technologies et les techniques que les gens utilisaient au début de la période de cinq ans et à la fin –, il y aura un énorme écart entre le début et la fin de la période, et les technologies et les techniques auront changé de façon inimaginable. Si vous voulez faire carrière dans ce secteur, je pense que le plus important est d’avoir des bases solides dans les matières principales. Les technologies vont évoluer, mais une base solide vous permettra de vous adapter.

Quel est un des meilleurs projets sur lequel vous avez travaillé?

Interstellar était un projet très exigeant sur le plan technique, nous avons eu le temps d’explorer et de développer des technologies pour celui-ci. Il a fallu apprendre une toute nouvelle branche de la physique et l’appliquer à des images à très haute résolution, tout en relevant une foule d’autres défis. Honnêtement, c’est l’un des projets les plus gratifiants sur lequel j’ai travaillé.

Maintenant, quelques questions rapides… Quel est votre superpouvoir au travail?

L’étendue de mes connaissances sur les effets visuels.

À quelle partie de votre journée avez-vous le plus hâte?

Je travaille actuellement sur un projet de rendu neuronal. Chaque jour, nous travaillons sur des expériences que j’examine le matin avec mes collègues. Il est passionnant de voir ce qui est apparu du jour au lendemain, comment ces expériences se sont déroulées, dans quelle nouvelle direction elles nous envoient et quelles nouvelles idées elles nous aideront à trouver.

Quel est votre meilleur souvenir jusqu’à présent chez DNEG?

Le fait d’avoir passé près d’un an à travailler en étroite collaboration avec le professeur Kip Thorne a été un moment fort de ma carrière. Grâce à ce partenariat, j’ai eu la chance d’en apprendre beaucoup sur la physique et de voir comment un lauréat d’un prix Nobel s’y prend pour résoudre des problèmes.

J’ai également un bon souvenir de la série de conférences que nous avons données sur ce travail, qui m’a permis de voyager dans le monde entier.

Terminez cette phrase : DNEG est…

… l’endroit où l’art rencontre la science.


FAITES PARTIE DE L’ÉQUIPE!

Oliver sera présent au congrès SIGGRAPH 2022. Pour en savoir plus sur notre programme, cliquez ici. Et si vous souhaitez vous joindre à l’équipe de DNEG, récompensée aux Oscars, consultez nos articles « Focus » et cliquez ici pour en savoir plus sur les postes à pourvoir dans nos studios en Amérique du Nord, en Europe et en Inde

Londres

Vancouver

Mumbai

Los Angeles

Chennai

Montréal

Mohali

Bangalore

Chennai

Toronto

Sydney